« Je suis, il ne faut pas l’oublier, assez profondément italien », aimait à rappeler Jean Giono qui ne prit qu’en 1951, à 56 ans, la route « goudronnée » de l’Italie, pour « voir avec les yeux de la tête » ces provinces italiennes qu’il n’avait vues jusqu’ici qu’avec « les yeux de la foi ». En 1954, Giono découvre Rome, « miracle » architectural et ville au « charme sans égal ». Il y reviendra à trois reprises jusqu’en 1968. Giono aime Rome, ses places, ses édifices, sa lumière, son atmosphère. Mais Rome est bien « plus qu’une ville, une agglomération de maisons (voire de palais ou d’églises), c’est un tout qui s’arrondit sacrément loin, jusqu’à Vintimille ou Cuneo, L’Aquila, Ascoli-Piceno, etc. ». Et pourquoi pas « la capitale de l’Univers » ? Cette passion méconnue de Giono pour la Rome éternelle s’exprime dans des œuvres et des textes qui ne sont pas les plus familiers à ses lecteurs, dont une pièce de théâtre consacrée à l’empereur Domitien. Autour de Rome l’Italie de Giono « s’arrondit ». Après avoir été celle de la mémoire familiale, des racines piémontaises et des Piémontais de Provence, avant de devenir celle des voyages en Italie et des « promenades dans Rome » sur les pas de Stendhal, elle est l’Italie des peintres, des musiciens et des écrivains, de la petite comme de la grande Histoire, des guerres et des révolutions, des Médicis, des Borgia ou de Garibaldi. Giono a écrit sur Virgile et Machiavel des textes magnifiques, mais tant d’autres « phares » de la culture latine et italienne ont accompagné la vie et la création d’un écrivain qui a toujours eu l’Italie au cœur : Ovide, Tacite, Saint-François d’Assise, Dante, L’Arioste, Benvenuto Cellini, Vasari, Le Tasse, Casanova, Goldoni, Alfieri, Leopardi, Pirandello, Giotto, Pisanello, Fra Angelico, Piranèse, De Chirico, Marcello, Vivaldi, Corelli, Monteverdi, Scarlatti, Pergolèse… Les Rencontres Giono 2016 vous invite à passer cinq jours « ailleurs » avec Giono, à la faveur d’une plongée dans son imaginaire au plus près de sa fibre italienne et de sa culture latine. ![]()
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