Angèle (Un de Baumugnes) ; Arsule (Regain) ; Aurélie « la femme du boulanger » ; Gina la Vieille, Gina la Jeune et Clara l’aveugle dans Le Chant du monde ; Marthe, Joséphine, Aurore et Zulma (Que ma joie demeure), Rachel, Marie et Sarah (Batailles dans la montagne).
Les héroïnes des premiers romans de Giono sont souvent cantonnées au rôle conventionnel d’épouse, amante, mère que leur assigne une société patriarcale. Si quelques-unes manifestent inquiétude ou insatisfaction, la plupart restent assujetties au destin des hommes qu’elles accompagnent : « D’un côté, il y a ceux qui sont dans la vie, et de l’autre côté il y a nous, les femmes… et toute notre vie nous avons rendu service », constate l’une des paysannes de Deux cavaliers de l’orage. À partir de 1940, les personnages féminins prennent du relief et une importance croissante dans l’œuvre de Giono, dans laquelle apparaissent des héroïnes énergiques et délurées, des femmes de caractère, âmes d’élite et « âmes fortes » qui s’affranchissent des conventions, ne souffrent plus d’être soumises ou dominées ; des rebelles, des « buveuses de vent » qui affirment leur passion pour la liberté. Amazones, brigandes sans foi ni loi, dominatrices, manipulatrices, meurtrières, elles sont gourmandes de vie et conduisent leur chasse au bonheur sans aucun souci de l’ordre moral et social. Adelina White, contrebandière à l’âme aristocratique qui suscite l’amour éperdu de Melville ; Donna Fulvia, la cantatrice du Voyage en calèche ; Jeanne de Buis la passionnée, lancée dans une vendetta familiale héroï-comique ; l’altière Pauline de Théus ; Saucisse et Madame Tim dans Un roi sans divertissement ; Thérèse et Sylvie Numance, « les âmes fortes » ; Julie de M., l’héroïne romantique du Moulin de Pologne face au destin des Coste ; Ennemonde, monstre de domination ; Olympe et sa faim de possession ; Mafalda, la Piémontaise piégeuse de renards ; Jeanne de Quelte, l’extravagante baronne de L’Iris de Suse, l’ultime roman de Giono, qui clôt son œuvre sur la figure lumineuse et sublime de L’Absente. En cette année de commémoration de la fin de la Grande Guerre, un éclairage particulier sera porté sur les héroïnes du Grand Troupeau, le roman de guerre de Jean Giono, avec la création d’un spectacle spécialement conçu par Daniel Hanivel pour les Rencontres Giono : « Julia et Madeleine dans la tourmente ». Les XIIIes Rencontres Giono vous entraînent dans la ronde de ces « stupéfiantes » héroïnes romanesques en proposant, comme chaque année, conférences et débats, concerts, lectures théâtrales et projections cinématographiques. Sommaire
Correspondance Lettres inédites de Jean Giono à Louis Brun Correspondance inédite Jean Giono-Henri Pollès Inédits et textes rares Journal inédit de Jean Giono (1959-1960), présenté par Christian Morzewski Écrivains lecteurs de Giono Philippe Claudel : Le mouton et le loup David Abram : Introduction à Colline Edmund White : Introduction à Pour saluer Melville Giono illustré Michèle Ducheny : Amédée de La Patellière, illustrateur de Colline Giono en images Illustrations de Colline par Amédée de La Patellière Jean Giono et les animaux Études critiques Alain Romestaing : « Giono, plume à bêtes » Marie-Anne Arnaud-Toulouse : « Centaures et Amazones dans l’œuvre de Jean Giono » Sophie Milcent-Lawson : « Chant du monde et discours animaux dans l’œuvre de Giono » Philippe Arnaud : « Figures de la royauté dans Un roi sans divertissement » Igor Krtolica : « Une étude en rouge - la couleur/coulure du temps (À propos du film Un roi sans divertissement) » Année gionienne 2017-2018 Patrimoines gioniens, dir. Michel Bertrand et André Not avec la collaboration de Annick Jauer, « Textuelles », Aix-en-Provence, Presses Universitaires de Provence, 2018.
À l’occasion du 120e anniversaire de la naissance de Jean Giono, son œuvre est ici interrogée dans sa dimension patrimoniale, selon ces orientations principales : les fonds, archives et manuscrits gioniens, qui permettent d’appréhender l’œuvre dans une perspective génétique ; la question des traductions des textes gioniens qui, par leur nombre, témoignent de la notoriété internationale de l’écrivain ; la mise en œuvre par Giono du patrimoine historique, culturel, mythique, géographique voire naturel de la Provence. Les lectures proposées s’inscrivent dans une direction désormais avérée des études gioniennes, confirmant ce qu’affirmait Giono lui-même : dans la Provence qu’il met en scène, « tout est inventé ». Cet ouvrage est constitué des communications données au cours du colloque « Giono, le texte en devenir » les 10, 11 et 12 septembre 2015, à Aix-en-Provence et Manosque. Noé, un livre monstre, la modernité même
La 10e livraison de la « Série Giono » de La Revue des lettres modernes dirigée par Laurent Fourcaut, est consacrée à Noé, un roman hors du commun dont Giono était parfaitement conscient de la dimension novatrice. Dans ce « roman du romancier », nous dit Giono, le personnage central « est celui qui écrit, les personnages secondaires sont ceux qu’il a déjà créés et ceux qu’il va créer, le drame est le drame de la création. Noé commence aux dernières phrases de Un roi sans divertissement et finit à la première phrase du livre suivant. Entre temps, le créateur rencontres mille créatures et mille occasions de les faire vivre. Mais elles vivent volontairement contenues dans l’architecture de leur créateur ; elles sont perdues dans des prisons à la Piranèse dont elles ne trouvent jamais la porte ». L’ouvrage rassemble six études critiques sur Noé, signées Laurent Fourcaut, Joëlle Gardes Tamine, Michel Gramain, Jean-Paul Pilorget, Alain Romestaing. Le 20 octobre 2017, Sylvie Giono et Jacques Mény pour l'association des Amis de Jean Giono qu'il préside, ont signé l'acte d'acquisition par "Les Amis de Giono" de la bibliothèque de l'écrivain, de sa discothèque, du mobilier et des objets familiers conservés dans sa maison de Manosque. Cette acquisition a été rendue possible par une souscription sous l'égide de la Fondation du patrimoine, avec le soutien et les subventions du Ministère de la Culture, de la Fondation Louis D.-Institut de France, de la Délégation départementale des Alpes-de-Haute-Provence de la Fondation du patrimoine et de la Fondation Total.
REVUE GIONO n° 10 - 2017
Sommaire Correspondance inédite : Jean Giono, Ernest et Maria Borrély. Présentation par Jacques Mény Inédits et textes rares « Les approches de Rome » (1968) Journal inédit de Jean Giono (1958-1959), présenté par Christian Morzewski Documents Michèle Ducheny : « Le voyage de Giono en peinture italienne » Yang Xu : La traduction et la réception de Jean Giono en Chine La bibliothèque italienne de Jean Giono Cahier iconographique : Jean Giono et Lucien Jacques à Rome et en Italie Études critiques André-Alain Morello : « Giono romain » Laurent Fourcaut : « Domitien : des abîmes “où il n'y a plus d'homme” » Christian Morzewski : « Il y a toujours un peu d’Arioste en Italie… » Gérald Rannaud : « Rome entre Stendhal et Giono » Édouard Schalchli : « “Aux mamelles de la louve”, Giono et l'Église catholique ISBN 979-10-94078-03-7 |